Ce matin nous embarquons pour Saint-Leu. Nous sommes une dizaine à bord. La mer est extraordinairement calme, le temps est ensoleillé, le moral est au beau fixe.
Babeth profite de la traversée pour faire les carreaux. Laurent s’occupe de ceux de ses lunettes…. Quant à Olivier, il espère valider son niveau deux. Il a, pour cela, dans sa glacière, des arguments très convaincants.
Après une heure et quinze minutes, nous parvenons à la Pointe au Sel pour une première plongée. L’eau est d’une clarté stupéfiante et il n’y a pas un poil de courant. Des conditions magiques. Nous retrouvons le tombant à 27 m sur le platier. Celui-ci s’enfonce vers un piémont situé à presque 80 m.
Sur le tombant nous rencontrons du Corail fleur Nephthya épineux (dendronephtya gigantea) ainsi que ces boules de corail mou, jaunes non identifiées.
Olivier, qui a la pression, suit de près, surveillé par Emeline en «tape la nouille».
Mais soudain, que se passe-t-il ? Narcose à l’azote ? Ivresse des profondeurs ? Sous mes yeux effarés, mon apprenti Play-Mobil se jette sur sa compagne comme un requin en chaleur et l’agrippe pour la dévorer ! Mon élève semble parfaitement à l’aise à 40 m ; ses moniteurs ont bien bossé et lui ont appris à se débrouiller dans les abysses en toute circonstance.
Je préfère me détourner de ce spectacle scabreux avant que les choses n’aillent plus loin afin d’admirer ce superbe nason gris (Naso hexacanthus).
La paroi est vertigineuse : au-dessus de nous, 40 m, au-dessous, autant !
Un troupeau de Poissons cochers (Heniochus acuminatus) s’ébat autour du tombant de basalte.
Un Poisson ange empereur (Pomacanthus imperator) flâne devant mon objectif.
Le pied du tombant se perd dans le bleu. Il va être temps de rejoindre des profondeurs plus raisonnables. Un banc de Vivaneaux à rayures bleues (Lutjanus kasmira) nous annonce l’approche du platier.
Ce dernier est hérissé de Corail de feu (Millepora).
Un couple de Poissons lime gribouillés (Aluterus scriptus) joue à trappe-trappe.
Je parviens à saisir un Poisson chirurgien bleu (Paracanthurus hepatus) exactement de dos. Il faut le faire. Des bandes de Perroquets verts nagent dans tous les sens et tourbillonnent dans le ciel aqueux.
Après 22 minutes de plongée, il est temps d’amorcer la remontée. Emeline se lâche.
Nous attaquons nos 10 minutes de palier tout en guettant l’arrivée du navire.
Aussitôt remonté, chacun s’affaire aux préparatifs du repas. Olivier avance ses arguments pour me convaincre de lui délivrer son brevet.
Après nous être sustentés, nous ré immergeons nos palmes sur le Sec Jaune dans une eau cristalline. Descente sur une vingtaine de mètres.
Je me perds dans un nuage de perches d’or (Gnathodentex aurolineatus).
Dans une crevasse je déniche un terrible Poisson pierre (Sinanceia verrucosa) à la piqûre terrible, parfois mortelle.
Des bancs de poissons écureuil (Myripristis woodsi) survolent les coraux mous Sarcohyton tandis qu’un labre nettoyeur (Aspidontus taeniatus) leur fait un relooking.
Des crabes de porcelaine (Neopetrolisthes maculatus) jouent dans une anémone.
Nous déambulons parmi les énormes blocs de coraux massifs, Porites.
Nous remontons vers 12 m pour passer sous une arche majestueuse.
Olivier et Emeline sont incorrigibles. J’ai presque l’impression de tenir la torche…
Nous empruntons un corridor de sable afin de rejoindre la platier couvert de corail de feu, d’Acropora et de Pocillopora.
Le haut du platier aux eaux chaudes et limpides est un véritable jardin de corail où déambule ce Poisson papillon de Meyer (Chetodon meyeri). Bonheur.
Le retour se passe dans une certaine nonchalance… On dirait que les plongeurs sont vaincus par une irrésistible torpeur. Seules Babeth et Cathy bossent en recensant les points GPS. L’océan est une autoroute d’une platitude soporifique ; le pilote aussi a les yeux qui piquent…
On en trouve jusque sur le roof !
Tout le monde est soudain réveillé à l’approche du port lorsque nous apercevons deux tortues en train de copuler ! Avec le Gloria Maris…tout glisse.
Arrivés au port, le boulot n’est pas fini. Tout le monde participe dans la joie et la bonne humeur au rinçage du matériel, du bateau, au transport des bouteilles et au reconditionnement du matériel. C’est ça un club associatif !
Tout le monde semble ravi de sa journée et ne demande qu’à remettre ça.
Avec le Gloria Maris la mer n’est-elle pas un délice ?
(Merci à Thierry pour sa contribution photographique, merci à Olivier pour ses arguments, merci à tous les participants).
Texte : Bernard L.
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