Plongée de nuit à la Pierre du Préfet

     Ce soir là, après avoir attendu quelques retardataires, nous appareillons pour la Pierre du Préfet vers 18H50.

     Dans l’obscurité, nous aurons un peu de mal à trouver les bouées, mais grâce au talent du pilote et à l’oeil acéré de son équipage nyctalope (c’est pas un gros mot) nous parviendrons à trouver le clou assez rapidement.

 

     Une partie de la faune (je ne parle pas de ce malheureux Fred qui nous cause des soucis en ce moment…) dort déjà. Ainsi ce baliste strié, Raymond ,( balistapus undulatus) et ce Rouget-barbet à deux taches, Oscar, (Paripeneus bifasciatus).

 

     Hubert, le Poisson perroquet (Scarus sordidus) dort enfermé dans son cocon de mucus.

 

     Fernand, le nason à éperon orange (Naso lieratus), Constantin, le Poisson chirurgien à poitrine blanche (Acanthurus leucosternon) et Anatole, le Poisson ange à trois taches (Apolemichthys trimaculatus) se retournent dans leur lit et nous montrent leur dos.

 

 

     Malgré d’infinies précautions, nous réveillons la petite Mélusine, la tortue verte.

 

 

 

     Nous dérangeons Hector, le poulpe, qui se voile la face avec le bras afin de ne pas être photographié. Il a un sale caractère cet Hector ! Il a horreur des paparazzis.

 

     Germaine, quant à elle, ouvre un oeil, s’extirpe à peine de son lit et jette un regard inquiet à ces envahisseurs nocturnes.

 

     D’autres habitants du récif ne dorment pas et crapahutent, telle Octavia la Cigale de mer.

 

 

Ou Adolphe, le crabe caillou Etisus splendidus, qui nous invective en terme peu châtiés.

 

 

 

     Simone, la Murène à tache noire (Gymnothorax flavimarginatus) est une insomniaque, que l’on voit veiller de jour comme de nuit depuis son balcon. Ce soir elle nous montre les dents.

 

     C’est Gaston, le Poisson ange empereur, (Pomacanthus imperator) toujours aussi élégant, et paré pour la fête qui nous congédie avant de sortir en boîte (de sardine), où il ira rejoindre, les poissons trompette, les poissons flûte, les crabes (tambour), les raies guitares … et les danseuses espagnoles (que nous n’avons pas vues ce soir) !

     Pour nous il est temps de retrouver le monde des humains, et de rejoindre un petit restau où nous irons entre copains s’enfiler une entrecôte arrosée d’un gorgeon de rouge ou d’une mousse.

Texte et Photos : Bernard L