La plongée peut s’effectuer sur des fonds d’environ 6 mètres, elle est intéressante aux alentours de 13 mètres et elle peut descendre jusqu’à une vingtaine de mètres mais sans intérêt supplémentaire.
Aussitôt à l’eau, les bancs de Fusiliers à ligne olive (Pterocaesio tile) virevoltent autour de nous en compagnie des Calicagères, ou Saupes grises (Kiphosus cinerascens). Plus loin, sur le platier nous rencontrons les Poissons papillons Raton laveur( Chaetodon lunula)
Un peu plus loin un banc de Poissons Chirurgiens bagnards (Acanthurus triostegus) forme un nuage compact.
Un Poisson trompette (Aulostomus chinensis) quant à lui déambule tout seul.
Lorsque l’eau est claire, ce qui n’est pas toujours le cas, ou ne l’est pas partout, les paysages de la Passe sont extraordinaires.
Sur les tables d’Acropra vaquent des Perches d’or (Gnothodentex aurolineatus)
Une carangue bleue (Caranx melampigus) en chasse passe dans le bleu.
Tandis qu’un Platax débonnaire (Platax teira) s’approche pour me faire un bisou.
Un Poisson perroquet (non identifié) survole le platier en rase motte. Un autre glisse sous une corniche.
Sur le fond un couple de Malacanthes bleus (Malacanthus latovittatus) se promène.
Une Rascasse volante juvénile (Pterois volitans) se repose sur le sable du fond.
Tapi dans une anfractuosité, le terrible Poisson pierre (Synanceia verrucosa) à la piqûre très douloureuse, parfois mortelle même, m’observe d’un air patibulaire.
Cela ne dérange pas un banc de Poissons chirurgiens lieutenants turbulents (Acanthurus tennenti) qui broutent les algues recouvrant les rochers.
Et tout à coup, que voit-on qui nous fixe d’un regard noir en haussant les épaules ? Un poulpe, ou " zourite " en créole, ou pieuvre (Octopus cyanea).
Ce roi du camouflage ne sait quelle apparence adopter pour se débarrasser de nous.
Notre poulpe prend des poses, se lance dans une Sévillane endiablée, bref, nous sort le grand jeu…
Il finit par rougir de colère : ce qu’il veut, c’est rejoindre sa belle à quelques tentacules de là ! Et sans témoin. Nous le laissons donc compter fleurette à sa dulcinée, en toute intimité.
A proximité un troupeau de Capitaines Maurice (Lutjanus rivulatus) se désintéresse de la question : la " presse poulpole ", ce n’est leur genre…
Nous nous engageons dans une grotte peuplée d’alevins venus se réfugier ici afin d’échapper à la voracité des carangues.
Nous y dérangeons une langouste dissimulée au plafond dans l’obscurité.
Nous nous dirigeons ensuite vers la sortie bien gardée par une patrouille de trois carangues.
En ressortant nous tombons sur une Raie pastenague (Taeniura Melanospilos)
Fort pressée.
Une Tortue verte (Kelonia mydas) suivie par un Platax traverse la Passe.
Puis c’est au tour d’un Grand Barracuda curieux (Sphyraena barracuda) de venir nous saluer.
Plus loin nous apercevons une concentration de Barracudas à nageoire pointue (Sphyranea acutipinnis). Nous nous plongeons à l’intérieur, incognito.
Et soudain, dans l’opacité de ce bleu chargé, qu’apercevons-nous au fond de la Passe ?
Un vol de Raies léopards (Aetobatus narinari) !
Nous parvenons à suivre de près ces animaux pourtant habituellement farouches.
Mais il est temps d’abandonner nos compagnes. Il est l’heure de remonter. A la surface un banc de Calicagères nous guette en compagnie d’un Platax solitaire.
Texte et photos : Bernard L.
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