Tout plongeur rêve de visiter une épave.
L’Haï Siang est immergé au large de Cap Homard non loin de Saint-Gilles. Il repose par 54 mètres de fond sur une litière de sable. L’Haï Siang est un langoustier coréen saisi par les douanes au début des années 80 qui a été coulé à la demande du Comité régional de plongée sous-marine. Il mesure 49 mètres de long ; son nom signifie « cochon sauvage ». L’épave est relativement bien conservée. C’est une plongée à ne pas manquer.
Ce matin, Babeth nous dépose à la perfection juste au dessus de l’épave. Il n’y a pas de courant, la visibilité est moyenne dans la couche supérieure mais s’avèrera excellente au fond. Nous allons planer et nous poser sur le navire tels des papillons de néoprène sur une fleur de métal.
Nous descendons dans le bleu. Soudain, vers 35 mètres, une ombre apparaît. L’épave se dessine et sort de la brume indigo.
Comme dévoilé par le panache de bulles que lâchent mes deux équipiers, l’Haï Siang se précise.
A quarante mètres environ, nous abordons le mât dressé verticalement vers la surface.
Une légère rotation et je me tourne vers la proue. C’est par là que je compte aborder le navire. Je m’apprête à survoler le guindeau situé entre les deux bittes d’amarrage.
48 mètres. Un énorme navire émerge du brouillard et me fonce dessus.
Je n’ai pas entendu sa corne de brume ! Par contre, pour la première fois cet hiver j’entends le chant des baleines. Et ça, ce n’est pas la narcose.
Je n’ai pas entendu sa corne de brume ! Par contre, pour la première fois cet hiver j’entends le chant des baleines. Et ça, ce n’est pas la narcose.
Je redescends vers la poupe. Quelques Idoles des Maures sont venues se perdre ici.
Pas question de pénétrer à l’intérieur du navire. Les épaves recèlent de nombreux pièges qui, à cette profondeur peuvent se révéler fatals.
Pourquoi en revanche ne pas utiliser cette échelle pour aller voir plus haut ?
Je jette un coup d’oeil sur mes deux compagnons, France et Jean-Luc. Pas question de se lâcher : à cette profondeur le moindre incident peut virer au drame. Quoiqu’il advienne, il nous faut 4 minutes pour remonter… sans compter les paliers.
Nous nous accoutumons à la profondeur, pourquoi ne pas descendre encore un peu pour aller voir ce qu’il reste de la poupe au niveau du sable ?
Le flash me révèle un banc de Capucins à ligne jaune, de vivaneaux à raies bleues et un poisson trompette. Rien de plus qu’à 6 mètres dans les zones de baptêmes. Dommage… parfois se niche à cet endroit une grosse raie pastenague.
Un bouquet de corail mou a décidé de s’implanter sous la coque.
Nous nous vautrons dans le sable à 52 mètres. France me fait signe que pour lui tout baigne.
Soudain, l’un de mes compagnons m’interpelle : un thon vient nous rendre visite.
Nous retrouvons le pont et ses bancs de vivaneaux.
Je déniche une belle rascasse volante.
En traversant un banc de demoiselles à queue blanche nous rejoignons le mât.
Déjà 12 minutes au fond. C’est peu et c’est beaucoup à la fois. Il est temps de remonter : nos ordinateurs indiquent déjà 2 minutes de palier de décompression à 6 mètres et 7 minutes à 3 mètres. Nous sommes à 15 minutes de l’air libre. Rester quelques minutes de plus pourrait doubler ces valeurs !
A regret nous quittons l’Haï Siang. Une fois ses visiteurs partis celui-ci retrouvera la tranquillité des abysses, reposant confortablement sur son lit de sable blanc, bercé par le chant des baleines.
De nous avoir gentiment déposés sur le site.
De m’avoir prêté son appareil photo étanche à 60 m pour réaliser ce reportage
De nous avoir généreusement récupérés à l’issue de notre immersion.
Texte et photos : Bernard L.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire