mardi 8 mai 2012

Le Nez du Pharaon

Ce mardi 8 mai nous organisons une plongée sur Saint-Leu, au Nez du Pharaon, un plateau étroit situé à 28 m de profondeur non loin de la Pointe au Sel et plongeant de part et d’autre vers des abysses de 55 à 60 mètres.


La descente se fait le long du mouillage d’une bouée ancrée à demeure. Le courant est fort, et du coup l’eau est claire.


Nous parvenons au bord du tombant qui s’enfonce jusqu’à 60 m.


Nous glissons lentement jusqu’à 40 m le long du rempart qui évoque la muraille d’un château fort.


Le sommet est encore éclairé par le soleil. La base rejoint la pénombre.


En compagnie de Jessie et de Benoît, nous rejoignons assez rapidement le sommet, à une trentaine de mètres, où nous pouvons admirer des bancs de barbiers à queue de lyre (Pseudanthias squamipinnis).


Parmi les bancs de fusiliers passent deux bonites à dents de chien (Gymnosarda unicolor).




Nous remontons sur le plateau. Un petit poisson papillon de Meyer (Chaetodon meyeri) et des chirurgiens bleus (Paracanthurus hepatus) jouent à cache-cache derrière les branches de Pocillopora.


Un petit poisson clown de Maurice (Amphiprion chrisogaster) de blottit dans les douillets tentacules de son anémone protectrice.
Il nous regarde remonter vers la surface que nous regagnerons non sans avoir effectué quelques minutes de palier.


Texte et photos : Bernard L.

mercredi 18 avril 2012

Piège à Requins

Le Piège à Requins est un spot situé au large de la Passe de l’Ermitage. C’est un gros bloc rocheux pyramidal posé sur un fond de 37 mètres. On n’y rencontre pas plus de requins que d’humanité dans le cœur d’un patron du CAC 40. Son nom semble venir du fait que voilà quelques années, des prêcheurs installèrent sur ce site un dispositif destiné à capturer les squales.
C’est lors d’une formation nitrox confirmé destiné aux directeurs de plongée du Gloria Maris que nous avons revisité l’endroit, certes fort réduit, mais très poissonneux.


Piège à requins, que l’on manque souvent à cause de sa petite superficie, et que l’on surnomme d’ailleurs parfois, par dérision, "Piège à cons", se repère aisément, lorsque l’eau est claire et que l’on n’a pas été largués trop loin, à son impressionnant banc de vivaneaux à raies bleues (Lutjanus kasmira) et de Capucins à bande jaune (Mulloiddichtys flavolineatus).



Lorsqu’on a été moins bien largués, ou lorsqu’il y a du courant, il faut palmer un peu pour le retrouver, dressé là dans le brouillard abyssal au milieu d’une steppe aride.







Nous nous immergeons dans ces bancs de poissons, ce qui est rare à la Réunion. Il faut les écarter pour voir à nouveau le rocher !





Soudain, nous apercevons Odette, l’une des deux énormes murènes javanaises (Gymnothorax javanicus) qui gardent le lieu.




Ne vous fiez pas à vos préjugés : il n’y a pas plus câline qu’Odette. Sa peau a la douceur de la soie la plus fine.

Notre amie est très joueuse. Nous la retrouvons quelques minutes plus tard posant à côté d’un monstrueux Poisson pierre (Synanceia verrucosa). Le couple de l’année ! Version Starware.

Sous les surplombs on retrouve l’habituelle faune sciaphile. Ici en livrée rouge, des Poissons soldats (Myripristis vittata).

Sur le fond, un banc de Poissons chats juvéniles (Plotosus lineatus) forme une boule.

Au-dessus de moi Véro commence à s’impatienter. Son ordi indique déjà des paliers à 6 mètres, il va être temps de remonter. Mes compagnes ne respirent pas du nitrox, elles.

J’abandonne mes stagiaires suroxygénés ainsi que mon banc de Lutjans et commence à regagner la surface avec Véro et Nadine.

En ce qui nous concerne, nous aurons 1 minute à 6 mètres et 8 minutes à 3 mètres de décompression, alors que les plongeurs nitrox n’auront que 3 minutes en tout…

Texte et photos : Bernard L.

lundi 9 avril 2012

L'Epave du Sea Venture

Le Sea Venture est une épave qui repose en baie de Saint-Paul.
Le navire battant pavillon panaméen, chargé de bois, a sombré alors qu’il était en attente d’une place au port de la Pointe des galets.
Peut-être déjà malmené par la météo, ou souffrant d’avaries, vraisemblablement déstabilisé par sa cargaison, le bateau s’est incliné et a coulé C’était le 16 novembre 1981. Les 26 hommes d’équipage ont pu regagner Saint-Paul indemnes.
Ce lundi 9 avril 2012, avec une petite équipe de huit plongeurs nous décidons d’aller visiter cette épave renversée, qui repose par 48 m de fond et dont la coque s’aborde à 40 m.



La descente se fait le long de l’amarrage d’une bouée cardinale ouest. Le bout semble s’enfoncer dans le bleu de manière infinie. Le secteur est réputé infesté de requins, en raison de la présence d’une ferme aquacole située à proximité. Petit frisson…



Sous mon dalon qui m’envoie un panache de bulles, j’aperçois enfin l’épave reposant à l’envers, style tarte Tatin.



Les deux monstrueuses hélices sont bien en place et intactes. Super !



Derrière chaque hélice, le safran est également toujours à poste. C’est le plus bel endroit du navire. On imagine la puissance de ce vaisseau.




Soudain, stupéfaction : je vois passer un banc de Séerioles-limon (Seriola rivoliana). D’après les ouvrages, la rencontre de cette espèce est improbable dans les eaux du sud-ouest de l’océan Indien. Et pourtant, étant à 40 m, je veux bien admettre ressentir la narcose, mais mon appareil photo lui ?



Nous commençons notre progression le long de la quille tournée vers la surface.



Et au bout de quelques minutes de palmage durant lesquelles nous auscultons quelques brèches nous parvenons à l’étrave.



Après une vingtaine de minutes passées au fond il est temps de regagner la surface.



Le palier de dix minutes et quelques se fait à proximité de la bouée intermédiaire de la cardinale, en compagnie des Sergents majors (Abudefduf vaigiansis).


Claire et Rodolphe sont également là au palier, ainsi que Jean-Luc, mon équipier.


Et Krikounet d’amour a la gentillesse de venir nous récupérer dès notre palier terminé.


Texte et Photos : Bernard L.

samedi 28 janvier 2012

Rencontre magique

 
Une magnifique rencontre ce samedi alors que nous terminions une plongée de formation niveau trois par 30 mètres de fond : un groupe de Grands dauphins (Tursiops truncatus) est venu nous rendre visite… Il y a des fois où on se demande si on n’a pas abusé de l’azote !


Le Tursiops est le plus sociable des dauphins résidant dans les eaux de la Réunion. Il n’hésite pas, en surface, à venir profiter de la vague à l’étrave des navires. Lorsqu’ils ne sont pas en transit, il est possible de se mettre à l’eau avec eux, et ils viennent alors parfois très près des plongeurs… mais en respectant toujours une distance minimum de sécurité, ne serait-ce que d’un mètre. Impossible de les toucher, même si on croit qu’on y est presque ! Pas question de jouer au " Grand Bleu " ou à " Flipper le dauphin "…
En plongée bouteille, les rencontres ne sont pas impossibles, mais demeurent hélas relativement rares. C’est pour cela que celle-ci mérite d’être soulignée. Un grand moment de bonheur et d’émotion !





 
Texte et Photos : Bernard L.

vendredi 20 janvier 2012

Bosys Canyon

 

Bosys Canyon est un petit site sur Saint-Leu dont la profondeur est comprise entre 17 mètres et 6 mètres. S’il ne présente pas un intérêt renversant, il reste un spot agréable, et bien pratique après une plongée profonde, qui nous permet d’effectuer une seconde plongée sans se recharger en azote.


Comme souvent sur Saint-Leu, le platier est recouvert d’une colonie assez dense de corail.

Une petite murène ponctuée (Gymnothorax meleagris) nous regarde passer depuis sa fenêtre surplombée par un corail framboise (Pocillopora eydouxi)..


Nous dévalons quelques marches dont la sobriété basaltique nous annonce la Pointe au Sel toute proche.




La température de l’eau, plus que clémente, autour de 29 degrés, permet à Elian de s’affranchir de son néoprène.


Après une traque difficile je parviens enfin à figer sur ma pellicule (façon de parler…) ce superbe petit poisson-coffre pintade mâle (Ostracion meleagris).




Ces gobies de feu, ou poissons fléchette (Nemateleotris magnifica), souvent par couple et se tenant à proximité de leur terrier se cachent au moindre danger.


L’eau est extraordinairement limpide, me dévoilant de ci, de là, de lugubres pitons volcaniques.


Les plongeurs tournent autour du plateau principal.


Une forme familière attire mon attention : un turbot paon (Bothus lunatus).





Je ne peux m’empêcher de flasher sur sa robe.





Au passage, un magnifique bénitier (Tridacna squamosa) ne peut s’empêcher de m’adresser un baiser de ses lèvres lippues.


Je frôle un corail cerveau, ou cerveau de Neptune (Platygira daedala)


Nous déambulons ensuite au milieu d’éboulis de lave et nous nous engageons dans un canyon au fond sablonneux.



  
Plus haut, le platier est encrouté de corail de feu et colonisé de corail mou, Sinularia et de corail framboise.




C’est un véritable aquarium que survolent les girelles paon à taches d’encre (Thalassoma Hardwicke).


Après trois bons quarts d’heure passés Sur Bosys Canyon, il est temps pour la fine équipe d’entamer sa remontée.




Pourquoi ne pas profiter, avant de retrouver le soleil, d’une ligne de décompression à l’oxygène aimablement mise à disposition pour la cantonade par nos petits vieux favoris ?

Texte et photos : Bernard L.