samedi 10 décembre 2011

La Passe de l'Ermitage


La Passe de l’Ermitage reste l’une de nos plongées favorites. Peu profonde, elle offre pourtant des paysages somptueux et très ludiques (blocs rocheux recouverts de corail, grottes, étroits canyons, tunnels) et réserve souvent des surprises extraordinaires.


La plongée peut s’effectuer sur des fonds d’environ 6 mètres, elle est intéressante aux alentours de 13 mètres et elle peut descendre jusqu’à une vingtaine de mètres mais sans intérêt supplémentaire.


Aussitôt à l’eau, les bancs de Fusiliers à ligne olive (Pterocaesio tile) virevoltent autour de nous en compagnie des Calicagères, ou Saupes grises (Kiphosus cinerascens). Plus loin, sur le platier nous rencontrons les Poissons papillons Raton laveur( Chaetodon lunula)



Un peu plus loin un banc de Poissons Chirurgiens bagnards (Acanthurus triostegus) forme un nuage compact.




Un Poisson trompette (Aulostomus chinensis) quant à lui déambule tout seul.



Lorsque l’eau est claire, ce qui n’est pas toujours le cas, ou ne l’est pas partout, les paysages de la Passe sont extraordinaires.



Sur les tables d’Acropra vaquent des Perches d’or (Gnothodentex aurolineatus)



Une carangue bleue (Caranx melampigus) en chasse passe dans le bleu.



Tandis qu’un Platax débonnaire (Platax teira) s’approche pour me faire un bisou.



Un Poisson perroquet (non identifié) survole le platier en rase motte. Un autre glisse sous une corniche.


Sur le fond un couple de Malacanthes bleus (Malacanthus latovittatus) se promène.


Une Rascasse volante juvénile (Pterois volitans) se repose sur le sable du fond.


Tapi dans une anfractuosité, le terrible Poisson pierre (Synanceia verrucosa) à la piqûre très douloureuse, parfois mortelle même, m’observe d’un air patibulaire.




Cela ne dérange pas un banc de Poissons chirurgiens lieutenants turbulents (Acanthurus tennenti) qui broutent les algues recouvrant les rochers.



Et tout à coup, que voit-on qui nous fixe d’un regard noir en haussant les épaules ? Un poulpe, ou " zourite " en créole, ou pieuvre (Octopus cyanea).



Ce roi du camouflage ne sait quelle apparence adopter pour se débarrasser de nous.







Notre poulpe prend des poses, se lance dans une Sévillane endiablée, bref, nous sort le grand jeu…


Il finit par rougir de colère : ce qu’il veut, c’est rejoindre sa belle à quelques tentacules de là ! Et sans témoin. Nous le laissons donc compter fleurette à sa dulcinée, en toute intimité.




A proximité un troupeau de Capitaines Maurice (Lutjanus rivulatus) se désintéresse de la question : la " presse poulpole ", ce n’est leur genre…



Nous nous engageons dans une grotte peuplée d’alevins venus se réfugier ici afin d’échapper à la voracité des carangues.



Nous y dérangeons une langouste dissimulée au plafond dans l’obscurité.



Nous nous dirigeons ensuite vers la sortie bien gardée par une patrouille de trois carangues.



En ressortant nous tombons sur une Raie pastenague (Taeniura Melanospilos)
Fort pressée.





Une Tortue verte (Kelonia mydas) suivie par un Platax traverse la Passe.





Puis c’est au tour d’un Grand Barracuda curieux (Sphyraena barracuda) de venir nous saluer.



Plus loin nous apercevons une concentration de Barracudas à nageoire pointue (Sphyranea acutipinnis). Nous nous plongeons à l’intérieur, incognito.








Et soudain, dans l’opacité de ce bleu chargé, qu’apercevons-nous au fond de la Passe ?


Un vol de Raies léopards (Aetobatus narinari) !




Nous parvenons à suivre de près ces animaux pourtant habituellement farouches.



Mais il est temps d’abandonner nos compagnes. Il est l’heure de remonter. A la surface un banc de Calicagères nous guette en compagnie d’un Platax solitaire.


Texte et photos : Bernard L.

 

samedi 3 décembre 2011

Petit Moteur

Petit Moteur est le site de plongée le plus proche du port de Saint-Gilles mais pas le plus vilain. C’est un lieu idéal pour effectuer les baptêmes car il est souvent abrité, il est peu profond et la faune y est dense. Ce matin, c’est dans une eau cristalline que nous nous immergeons pour revisiter ce site.



 Ce n’est pas pour rien que ce spot est également baptisé " Canyon ". Il offre en effet de profondes ravines perpendiculaires à la côte qui partent vers le large et s’enfoncent dans le bleu, sans excéder 20 mètres.



Le platier qui borde les ravines n’excède pas les 6 mètres et affleure la surface au niveau du récif. Ce dernier est recouvert de corail, parfois abîmé. C’est dans cet espace que nous allons démarrer notre plongée.



Un labre à triple queue (Cheilinus trilobatus) s’esquive tandis que deux Tamarins à bandes noires (Hemigymnus fasciatus) se chamaillent.



Deux Idoles des Maures (Zanclus cornutus) nous passent sous le nez.



Nous nous approchons discrètement d’un banc de Perches d’or (Gnathodentex aurolineatus) accoudées à leur balcon de madrépores.



Nous nous attardons devant une limace de mer, ou nudibranche Phyllidia varicosa.



Nous descendons ensuite lentement vers le Château de Neptune érigé sur un fond d’environ 13 mètres.



Nous nous dirigeons vers la Crête Enchantée pour nous immerger dans un banc de Vivaneaux à rayures bleues (Lutjanus kasmira).



C’est là que nous dénichons Germaine, une magnifique petite tortue verte (Chelonia Mydas), à la carapace bien endommagée sans doute par une hélice de bateau. Pas farouche, elle sort de son nid et vient nous faire un brin de conduite.



C’est toujours un plaisir pour un plongeur de nager avec élégance en compagnie de ces compagnes au tempérament si placide.



Ou dans des positions pas toujours académiques…



Texte et photos : Bernard L.