mercredi 18 avril 2012

Piège à Requins

Le Piège à Requins est un spot situé au large de la Passe de l’Ermitage. C’est un gros bloc rocheux pyramidal posé sur un fond de 37 mètres. On n’y rencontre pas plus de requins que d’humanité dans le cœur d’un patron du CAC 40. Son nom semble venir du fait que voilà quelques années, des prêcheurs installèrent sur ce site un dispositif destiné à capturer les squales.
C’est lors d’une formation nitrox confirmé destiné aux directeurs de plongée du Gloria Maris que nous avons revisité l’endroit, certes fort réduit, mais très poissonneux.


Piège à requins, que l’on manque souvent à cause de sa petite superficie, et que l’on surnomme d’ailleurs parfois, par dérision, "Piège à cons", se repère aisément, lorsque l’eau est claire et que l’on n’a pas été largués trop loin, à son impressionnant banc de vivaneaux à raies bleues (Lutjanus kasmira) et de Capucins à bande jaune (Mulloiddichtys flavolineatus).



Lorsqu’on a été moins bien largués, ou lorsqu’il y a du courant, il faut palmer un peu pour le retrouver, dressé là dans le brouillard abyssal au milieu d’une steppe aride.







Nous nous immergeons dans ces bancs de poissons, ce qui est rare à la Réunion. Il faut les écarter pour voir à nouveau le rocher !





Soudain, nous apercevons Odette, l’une des deux énormes murènes javanaises (Gymnothorax javanicus) qui gardent le lieu.




Ne vous fiez pas à vos préjugés : il n’y a pas plus câline qu’Odette. Sa peau a la douceur de la soie la plus fine.

Notre amie est très joueuse. Nous la retrouvons quelques minutes plus tard posant à côté d’un monstrueux Poisson pierre (Synanceia verrucosa). Le couple de l’année ! Version Starware.

Sous les surplombs on retrouve l’habituelle faune sciaphile. Ici en livrée rouge, des Poissons soldats (Myripristis vittata).

Sur le fond, un banc de Poissons chats juvéniles (Plotosus lineatus) forme une boule.

Au-dessus de moi Véro commence à s’impatienter. Son ordi indique déjà des paliers à 6 mètres, il va être temps de remonter. Mes compagnes ne respirent pas du nitrox, elles.

J’abandonne mes stagiaires suroxygénés ainsi que mon banc de Lutjans et commence à regagner la surface avec Véro et Nadine.

En ce qui nous concerne, nous aurons 1 minute à 6 mètres et 8 minutes à 3 mètres de décompression, alors que les plongeurs nitrox n’auront que 3 minutes en tout…

Texte et photos : Bernard L.

lundi 9 avril 2012

L'Epave du Sea Venture

Le Sea Venture est une épave qui repose en baie de Saint-Paul.
Le navire battant pavillon panaméen, chargé de bois, a sombré alors qu’il était en attente d’une place au port de la Pointe des galets.
Peut-être déjà malmené par la météo, ou souffrant d’avaries, vraisemblablement déstabilisé par sa cargaison, le bateau s’est incliné et a coulé C’était le 16 novembre 1981. Les 26 hommes d’équipage ont pu regagner Saint-Paul indemnes.
Ce lundi 9 avril 2012, avec une petite équipe de huit plongeurs nous décidons d’aller visiter cette épave renversée, qui repose par 48 m de fond et dont la coque s’aborde à 40 m.



La descente se fait le long de l’amarrage d’une bouée cardinale ouest. Le bout semble s’enfoncer dans le bleu de manière infinie. Le secteur est réputé infesté de requins, en raison de la présence d’une ferme aquacole située à proximité. Petit frisson…



Sous mon dalon qui m’envoie un panache de bulles, j’aperçois enfin l’épave reposant à l’envers, style tarte Tatin.



Les deux monstrueuses hélices sont bien en place et intactes. Super !



Derrière chaque hélice, le safran est également toujours à poste. C’est le plus bel endroit du navire. On imagine la puissance de ce vaisseau.




Soudain, stupéfaction : je vois passer un banc de Séerioles-limon (Seriola rivoliana). D’après les ouvrages, la rencontre de cette espèce est improbable dans les eaux du sud-ouest de l’océan Indien. Et pourtant, étant à 40 m, je veux bien admettre ressentir la narcose, mais mon appareil photo lui ?



Nous commençons notre progression le long de la quille tournée vers la surface.



Et au bout de quelques minutes de palmage durant lesquelles nous auscultons quelques brèches nous parvenons à l’étrave.



Après une vingtaine de minutes passées au fond il est temps de regagner la surface.



Le palier de dix minutes et quelques se fait à proximité de la bouée intermédiaire de la cardinale, en compagnie des Sergents majors (Abudefduf vaigiansis).


Claire et Rodolphe sont également là au palier, ainsi que Jean-Luc, mon équipier.


Et Krikounet d’amour a la gentillesse de venir nous récupérer dès notre palier terminé.


Texte et Photos : Bernard L.