lundi 11 octobre 2010

Pierre du Préfet


Ce site est ainsi nommé à cause tout simplement de la présence de la résidence secondaire du préfet, juste en face. C’est une belle roche située sur un fond de 22 m et remontant à 13 m, autour de laquelle se concentre une vie, qui, sans être forcément abondante, est extraordinairement variée.

Aussitôt à l’eau, comme d’habitude, je suis pris en charge par Léon, le mérou faraud, qui m’accompagnera durant toute la plongée et ne me lâchera pas d’une palme.

Il me conduit séance tenante vers sa demeure :la Pierre du préfet et se propose de me faire faire le tour du propriétaire.

Il me présente d’abord Joseph et Raymonde, les gobies de feu
, ou poissons fléchette, en général très farouches, qui se réfugient dans leur trou à la moindre alerte.

Puis c’est au tour d’Albert, le rouget qui bosse la nuit et se repose le matin.

« Quoi ? Qu’est-ce que c’est ? » vient s’enquérir ce curieux d’Eugène, le barracuda, toujours à l’affût du dernier ladi lafé. « Ah ! C’est encore toi ! Bon, ben tu connais, fais comme chez toi ! » S.’exclame-t-il avant de disparaître dans le bleu. Sympa le boug’ !

« Allez, me dit Léon, te formalise pas, tu le connais. Tu sais qu’il a bon fond. ( ce qui est le comble pour un poisson !). On a encore plein de monde à visiter, on continue.

Nous rencontrons alors Jules, le poisson ange empereur qui, l’air affairé, se rend aux courses.

Nous tombons ensuite sur la bande des « gueules pavées », les dorades tropicales qui ont pour charge de garder la maison de Léon. Il ne faut pas les distraire.

Impossible de ne pas s’arrêter faire un petit coucou à Caligula, le poisson clown, qui me salue depuis le seuil de sa case, une superbe anémone pied rouge, qu’il ne quitte pratiquement jamais.

De retour vers la maison de Léon, nous tombons sur Germaine, la murène ponctuée, toujours très courtoise, qui me demande des nouvelles de ma famille.

Hortense, la langouste, s’est baladée toute la nuit : c’est une guincheuse ! Elle a une de ces gueules de bois ! Pas question pour elle de sortir de chez elle. Je ne la dérange pas plus car elle est d’humeur chagrine.

Philomène, la petite fromie est bien calme. Elle, elle est toujours de bonne humeur. Pourtant, c’est une star, et il paraît que les stars sont capricieuses…

Albertine est renversante ! Je la trouve en train de faire le cochon pendu au plafond de sa maison ! Je ne la taquine pas trop car elle est très encline à balancer des piques !

Tiens ! Astrid, la cousine de Germaine. La murène à tache noire. Elle n’a pas l’air de bonne humeur ce matin, et fuit la conversation.

Pas comme Paulo et Paulette, les cousins de Caligula, toujours disponibles pour chambrer les visiteurs. Facile quand on est planqué dans une anémone…urticante. Mais bon…on les connaît, ils nous font bien rire ces deux là. Ils pourraient aller bosser dans le cirque de Mafate !

Firmin, le papillon de Meyer est toujours un peu dans la lune, il ne s’est même pas aperçu de ma présence. Roberto, le zancle, par contre, vient me dévisager. Contrairement à Eugène, le barracuda, il n’a pas une super mémoire. « Quoi ? Qui c’est çui-là ? Il me rappelle quelqu’un, mais qui ? Robert Redford ? Jean-Marc Barr ? Jean Reno ? » Entre nous, on l’appelle « Rantanplan ». Mais c’est pour rire, parce qu’en fait on l’aime bien.

Voilà tous les capucins qui rappliquent ! Ils viennent d’apprendre que j’étais là. Entre nous : ils sont toujours à la bourre !

Raymond, le nason à éperon orange vient me saluer mais n’a pas le temps de s’arrêter. Trop occupé : un rencart qui ne peut pas attendre. Peut-être avec Juliette, la jolie licorne ?

Léon m’a précédé chez lui et me fait signe de le rejoindre. Mais ce mal embouché de Georges, le gaterin moucheté, me passe devant en me jetant un regard de travers. Je ne vais pas me formaliser et m’engueuler avec un poisson ! D’autant plus qu’il ne faut pas faire de bruit :

Mélusine, la petite tortue verte est en train de faire un gros dodo…

Texte et Photos : Bernard L.

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